Alors qu'il achève d'ensevelir un cadavre dans une caverne forestière, Adrien, dix-huit ans, ornithologue passionné, a du mal à se remettre du cataclysmique règlement de comptes familial auquel il vient de survivre, du moins momentanément ! Un drame foutraque dont les pointes de fantaisie pourraient vous écorcher l'âme, si vous croyez à l'honnêteté de tous les protecteurs des animaux.<
Alors qu'il ensevelit un cadavre dans une caverne forestière de l'Ouest parisien, Adrien, dix-huit ans, ornithologue passionné, a bien du mal à se remettre du cataclysmique règlement de comptes familial auquel il vient de survivre… Quelques heures plus tôt, il avait participé à une action si violente qu'elle demeurait confuse dans son esprit. Même s'il venait d'assurer en solitaire l'escamotage d’un corps, il avait un doute sur son rôle exact. Sa responsabilité, était-elle engagée ? S'était-il laissé déborder par sa part d'ombre, sa gargouille, le vecteur de ses pulsions meurtrières, ou avait-il incité son "jumeau gothique" à se nourrir de sa colère et à lutter, contre l'intolérable ?…
La veille, sa mère, productrice d'une émission télévisée de défense des animaux, et son père, chirurgien esthétique, avaient été confrontés à leurs multiples perversités, commises depuis des dizaines d'années, après leur rencontre devant Le Cavalier de l'Apocalypse, un des terrifiants écorchés de Fragonard. Cette autopsie à vif de leur vie déviante, avait été déclenchée par une inquisitrice particulièrement vindicative, après qu’ils l’aient exploitée en connivence avec le second mari de celle-ci, un vétérinaire aux agissements sans limites. Cette justicière, sortie de la brume cérébrale médicamenteuse dans laquelle ils la maintenaient depuis des dizaines d'années, tenait à découvrir la vérité sur la mort de son fils unique, six années plus tôt, à l'âge de vingt-cinq ans, tombé d'un balcon d'un sixième étage. Bien que le décès ait été qualifié d'accidentel, sa mère, était persuadée qu'il avait une autre cause. Soit, on l'avait poussé dans le vide pour l'empêcher d'être lanceur d'alerte, soit il s'était suicidé par dépit amoureux. Aidée par son infirmière et un journaliste, elle avait donc forcé à revenir sur les lieux de la tragédie l’unique témoin de la chute, la sœur d'Adrien qui, elle-même, avait alors été violemment heurtée par une moto, un choc inhibiteur de ce qu'elle avait vécu. Six ans après, elle se retrouvait donc propulsée dans un processus thérapeutique de reconstruction mémorielle. Un remue-méninges qui, d'après ce qu'Adrien en avait appris, avait été éprouvant, mais aussi très efficace. Après avoir créé chez sa sœur un sentiment de possible culpabilité, il l'avait entraînée à mener, elle aussi, une implacable introspection sur ses parents. Ainsi, ces derniers avaient dû affronter diverses épreuves conçues pour les forcer à la confession, sur leurs lieux de travail respectifs, puis près de chez eux, piégés dans l'imposante demeure de leur inquisitrice obstinée. Ils y avaient été confrontés à des illustrations de leurs perversions, sous forme de saynètes dignes d'un Musée Grévin du crime. Un vrai tribunal hanté par des pièces à conviction accablantes, dont "le fœtus dansant la gigue"! Un processus qui les avait entraînés dans de vieilles carrières bunkerisées. Un périple propice aux traîtrises dont une leur avait valu d'être enchaînés dans un cachot, encore marqué des stigmates du calvaire de la dernière nounou d'Adrien disparue douze ans plus tôt. Une révélation particulièrement cruelle pour lui. Emporté, dans ce "familyleaks" explosif, Adrien avait alors été contraint, à son grand désappointement, de ne pas aller chez sa copine, rentrée des USA. La plus déstabilisante des apparitions avait, ensuite, été celle de son grand-frère, âgé de trente ans, qu'il vénérait pourtant depuis toujours en raison de son combat pour la cause animale. Dès sa majorité, celui-ci s'était exilé en Colombie, pour y créer une ONG de protection d'un oiseau en voie d'extinction, mais les confrontations de la veille avaient fait prendre conscience à Adrien que les activités de son aîné flirtaient avec divers trafics et lui permettaient de mener une vie totalement déviante. Ce grand frère avait donc aussi été convié, par ruse, à ce règlement de comptes familial afin de le contraindre à avouer son implication dans plusieurs coups tordus ! Mais, méfiant, il avait envoyé à sa place un sympathique émissaire, accompagné d'un perroquet, sans l'avertir de ce qu'il encourait. Une instrumentalisation particulièrement fourbe puisque lui-même en avait profité pour rechercher un magot de cornes de rhinocéros supposé dissimulé dans la propriété. Tout s'était compliqué lorsque son suppléant avait découvert que son propre père, décédé deux mois plus tôt dans un incendie très suspect, avait été impliqué, lui aussi, dans certains agissements odieux pratiqués dans ces sous-sols. Leurs interventions respectives avaient pris une tournure dramatique, lorsqu'un serpent venimeux et une sculpture de rhinocéros s'étaient mis en travers de leurs chemins… Pour Adrien, il y avait eu heureusement une autre visite surprise, celle de ses grands-parents, un couple de bikers vintages qu'il appréciait particulièrement. Ils étaient accompagnés d'un chien très espiègle et celui-ci s'était attaqué au perroquet, provoquant des perturbations déterminantes lors de cette conflagration familiale pathétique.
Comme tout cela tourbillonnait encore dans son crâne, alors qu'il s'extrayait de la caverne où il venait d'enfouir le cadavre, Adrien, se mit à espérer, que cette quête de la vérité, dans laquelle il avait été emporté malgré lui, soit enfin résolue par ceux qui l'avaient initiée. Difficile pour lui d'imaginer que les heures suivantes, allaient être pires, même si son trop bref passage chez sa copine, une parenthèse sexuellement innovante pour lui, allait bien le stimuler. Un dernier retour dans les bas-fonds familiaux allait alors lui faire affronter des sommets d'horreur grandguignolesques, conçus par l'âme damnée de ses parents, le vétérinaire, mari de leur inquisitrice. Celui-ci, y menait des recherches démentielles sur le cerveau et la robotique chirurgicale, en compagnie d'une réplique saisissante du Cavalier de l'Apocalypse. Une œuvre anatomique se révélera alors être la genèse de toute cette démence, car cet chirurgien diabolique ne rêvait que d'une seule chose, "faire mieux que Fragonard", et atteindre l'éternité via une survivance, à la fois charnelle et numérique, par une diffusion mondiale d'images particulièrement sataniques. Une bombe digitale qui avant d'exploser sur les réseaux allait devoir tout de même se confronter à un être vivant, minuscule et redoutable, une araignée veuve noire, une bombe à venin au dard dévastateur. Une intervention qu'Adrien et sa gargouille ne seront pas prêts d'oublier… et vous non plus !+)